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Photo du rédacteurLe JDD

« Il y a un énorme espace politique pour la liste LR aux européennes »

Quel sera votre rôle dans cette campagne ? 


François-Xavier Bellamy et Eric Ciotti m’ont fait l’honneur de me confier la direction de cette campagne et leur confiance me touche et m’engage. Pendant 5 ans, nos eurodéputés, autour de François-Xavier Bellamy, ont mené un travail colossal, avec brio et compétence, pour défendre nos valeurs et les intérêts de la France en Europe. Je ne pars donc pas d’une page blanche et je compte bien le faire savoir : dans cette élection, il y en a qui parlent, et il y en a qui font. Mon objectif, c’est que notre campagne soit à la fois enthousiasmante et porteuse d’espoir, en montrant qu’un autre chemin est possible au sein de l’Union Européenne, avec des propositions concrètes qui changent réellement la vie des gens. Mon rôle est de mettre en musique cette campagne qui sera avant tout collective. Je sais pouvoir compter sur notre ancrage local, sur nos élus qui sont un atout précieux et sur nos nombreux militants qui sont motivés et fidèles, avec des convictions solides.



La tâche qui vous est échue est difficile. À moins de cent jours du scrutin européen, les sondages sont maussades pour la liste LR. François-Xavier Bellamy est crédité de 8% des intentions de vote, contre 12% en 2019 à la même époque. Comment comptez-vous inverser la tendance ? 


Que la tâche soit difficile m’importe peu. Cette élection européenne est décisive pour l’avenir de notre pays et sa place en Europe. Quand je vois les autres candidatures, avec leurs ambiguïtés, leurs compromissions et leurs trahisons, je sais qu’il y a un énorme espace politique en réalité pour notre liste menée par François-Xavier Bellamy. Il y a beaucoup de Français qui ne pardonneront pas aux eurodéputés d’Emmanuel Macron d’avoir sacrifié notre souveraineté énergétique et notre souveraineté alimentaire, main dans la main avec la gauche au Parlement européen. Il y a aussi beaucoup de Français qui ont bien compris que le Rassemblement National était une impasse, qu’il étaient incapable de changer ne serait-ce qu’une virgule à un texte européen. Le 9 juin, il n’y aura qu’un bulletin de vote pour défendre efficacement et concrètement les intérêts de la France en Europe : c’est le nôtre, avec François-Xavier Bellamy et sa liste.




Ces dernières semaines, François-Xavier Bellamy et ses soutiens ont fait de la dénonciation du dilettantisme des eurodéputés RN, singulièrement de Jordan Bardella, leur principal axe d’attaque. À en croire les sondages, ces critiques glissent sur la liste frontiste… 


Il ne faut pas prendre les électeurs pour des idiots. Quel est le bilan des eurodéputés du Rassemblement National et de Jordan Bardella ? Aucun. Rien. Le néant absolu. Quelle est leur capacité réelle à peser sur la politique européenne menée ? Ils avaient pourtant gagné les élections européennes en 2019 : qu’en ont-ils fait ? Jordan Bardella bat des records d’absentéisme au Parlement européen. Face à ceux qui ont massacré nos agriculteurs et notre filière nucléaire, où était-il ? Qu’a-t-il fait pour s’y opposer ? La politique de la chaise vide est une honte quand il s’agit de défendre nos valeurs et nos intérêts. Si nous voulons une France forte en Europe, nous avons besoin d’élus compétents, actifs et combatifs. C’est dans cet état d’esprit que François-Xavier Bellamy a conduit notre délégation pendant 5 ans. C’est notamment grâce à lui que nous avons pu interdire le financement des campagnes de promotion du voile par les institutions européennes ou encore soutenir l’énergie nucléaire, filière d’excellence française, à l’échelle de l’Europe, contre, à chaque fois, les positions des eurodéputés macronistes. 



Quels principaux axes de campagne comptez-vous mettre en avant pour vous démarquer de vos adversaires ? Autrement dit, pour quelles raisons un électeur de droite devrait voter en faveur de LR plutôt que pour la liste de Marion Maréchal (Reconquête!) ou de Jordan Bardella (RN) ? 


Parce que c’est un vote utile. Chaque eurodéputé LR supplémentaire qui accompagnera François-Xavier Bellamy sera une voix de plus pour défendre nos propres intérêts en Europe, parce que nous pouvons peser de l’intérieur. C’est d’ailleurs ce que François-Xavier Bellamy a réussi à faire, en affirmant la nécessité d’avoir une alternative à Ursula Von Der Leyen à la tête de la commission, suivie en cela, contrairement à ce que disaient beaucoup de commentateurs, par beaucoup d’autres délégations européennes. Nous voulons réorienter l’Europe quand d’autres font croire qu’on peut s’en passer totalement. C’est un mensonge. Le bulletin Bellamy, c’est donc non seulement un bulletin de convictions solides mais c’est aussi une arme puissante pour faire évoluer l’Europe et un moyen de renforcer l’influence française en Europe. Tout autre vote débouche en réalité sur un affaiblissement de la voix de la France au niveau européen. 


À une époque qui fait la part belle aux rodomontades et aux propos d’estrade, votre slogan – « La droite qui combat, c’est la France qui gagne » – ne risque-t-il pas de tomber à plat ? 


Je ne crois pas à la politique des selfies, des coups de mentons, de l'esbrouffe. Je crois que la vie politique meurt car la communication a pris le pas sur le fond. C’est d’ailleurs un point commun entre Emmanuel Macron et le Rassemblement National : où cela nous a-t-il menés ? Nous assumons de vouloir proposer aux Français une offre politique positive, d’adhésion, avec des convictions, des idées, des propositions et surtout la capacité réelle à les mettre en œuvre. Et oui, nous voulons, avant tout, que la France gagne. Nous sommes peut-être les seuls à y travailler en réalité : c’est ce que nous allons démontrer durant cette campagne.



À plusieurs reprises, François-Xavier Bellamy a manifesté sa hâte d’en découdre avec ses adversaires politiques. Croyez-vous aux vertus du débat télévisé ? Peut-il changer le cours des choses ? 


Oui, son bilan plaide pour lui et il excellera dans cet exercice. Je constate d’ailleurs que certains de ses adversaires préfèrent, pour l’instant, fuir les débats. C’est probablement parce qu’ils n’ont que du vent à proposer aux Français. Les débats seront un moment de vérité et nous les devons aux Français. Nous y sommes prêts, le plus possible, sur tous les formats.


D’aucuns, y compris dans vos rangs, présentent cette échéance comme un tournant existentiel pour LR. En dessous de 5%, votre parti serait privé de représentation au Parlement européen. Ont-ils tort de dramatiser l’enjeu ?


L’enjeu n’est pas l’avenir d’un parti mais bien la place de la France en Europe. Va-t-on continuer à mettre un boulet aux pieds de nos agriculteurs, de nos entrepreneurs, de nos producteurs ? Sera-t-on demain la lanterne rouge de l’Europe, 

notamment sur le plan budgétaire ? Sommes-nous condamnés au déclassement et à la perte de toute notre influence ? Il n’y a qu’un bulletin de vote qui peut constituer une alternative crédible et réelle pour sortir de cette fatalité dans laquelle nous enferme le duel factice entre Emmanuel Macron et le RN, entre la politique de déclin et de décroissance menée aujourd'hui et l’imposture d’une fausse solution.


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