Othman Nasrou est vice-président LR de la région Ile-de-France.
Le 1er juin dans l’Opinion, vous disiez « vouloir prendre votre part à la refondation de la droite ». Serez-vous au final candidat à la présidence des Républicains, alors que la compétition s’ouvre ?
Si la droite veut retrouver le cœur des Français, elle doit se réinventer et avoir le courage de faire l’inventaire de ses propres renoncements. Je l’ai toujours dit, cette mission ne peut pas être une aventure personnelle, nous avons besoin de collectif. La droite en a manqué par le passé et a tellement souffert des divisions et des querelles d’ego. S’il décide d’être candidat, j’apporterai mon soutien à Bruno Retailleau pour qu’il soit le prochain président des Républicains. Je fais ce choix en cohérence avec les idées que je défends.
Quel président de LR serait Bruno Retailleau à vos yeux ?
Tout le monde connaît la force de ses convictions. Sa candidature serait d’abord celle de la clarté. Le choix d’une opposition claire à Emmanuel Macron. La clarté des convictions, qui permettra à la droite de marcher sur ses deux jambes, l’autorité et la liberté, avec un projet intransigeant sur le régalien et résolument favorable à l’initiative privée, à la valorisation du travail, à la réduction de la dépense publique. Après le débat escamoté de la présidentielle, face à des crises multiples, nos idées vont redevenir audibles. Mais je crois que sa candidature serait également celle du sursaut des Républicains. Il faudra redonner toute leur place à nos militants qui sont le cœur de notre parti, comme je l’ai, à plusieurs reprises, appelé de mes vœux. Si nous voulons retrouver la confiance des Français, nous devons tout remettre à plat. Pour avoir échangé longuement avec Bruno Retailleau, je sais qu’il y est prêt.
« Il faudra se retrousser les manches, travailler sur le fond, retrouver le courage et le sens du collectif »
Celui-ci est déjà président du groupe LR au Sénat. Est-ce compatible avec la présidence du parti ?
Oui. Le nouveau contexte politique a renforcé le pouvoir des assemblées. Nous aurions tort de nous priver de la figure de proue de notre majorité au Sénat pour porter nos idées. Nos députés et nos sénateurs ont été force de proposition pour revaloriser le travail et défendre le pouvoir d’achat des Français, par des baisses d’impôts et de taxes plutôt que par des chèques sans provision. Avoir Bruno Retailleau à la tête de notre famille politique et du groupe majoritaire au Sénat est une chance. Il ne faut pas s’en priver.
Les Républicains jouent-ils avec cette élection leur survie ?
Incontestablement. Nous avons besoin d’une ligne politique claire. Le congrès de décembre est une première étape dans cette refondation. Ce n’est que le début : la route sera longue. Il faudra se retrousser les manches, travailler sur le fond, retrouver le courage et le sens du collectif. C’est ce chemin que nous devons emprunter et je crois qu’aujourd’hui, Bruno Retailleau est le mieux placé pour nous y conduire.
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